Imaginez un instant : votre entreprise, un fournisseur de pièces automobiles de longue date, voit son contrat le plus important remis en question. La raison ? Une violation des droits du travail détectée chez l'un de vos sous-traitants en Asie. Ce scénario, autrefois improbable, est aujourd'hui une réalité à prendre en compte avec l'entrée en vigueur de la directive devoir de vigilance. Cette directive, bien que complexe, représente une transformation profonde du paysage de la responsabilité des entreprises, et son impact sur les fournisseurs de pièces auto est loin d'être négligeable. Les fournisseurs de pièces automobiles doivent s'adapter rapidement pour assurer la conformité et la pérennité de leurs activités. La directive devoir de vigilance est un élément central de la gestion des risques dans la supply chain.
La filière automobile, avec sa chaîne d'approvisionnement mondiale tentaculaire, est particulièrement exposée aux risques liés aux droits humains et à l'environnement. Des minerais extraits dans des conditions déplorables pour les batteries, aux usines textiles utilisant du travail forcé pour les sièges, les vulnérabilités sont nombreuses. Cette exposition accrue, combinée à la pression croissante des consommateurs et des investisseurs, oblige les fournisseurs à repenser fondamentalement leurs pratiques et à intégrer le devoir de vigilance au cœur de leur stratégie. En effet, le devoir de vigilance dans l'automobile devient un enjeu majeur de compétitivité. De plus, le cadre réglementaire impose des contraintes fortes en matière de responsabilité des entreprises.
Impact direct et indirect sur les fournisseurs de pièces auto
La directive devoir de vigilance n'est pas une simple recommandation ; elle impose des obligations légales concrètes aux entreprises, et par ricochet, à leurs fournisseurs. Comprendre ces obligations, tant directes qu'indirectes, est essentiel pour naviguer avec succès dans ce nouveau contexte réglementaire et éviter des sanctions potentiellement lourdes. La non-conformité à la directive peut entraîner des sanctions financières importantes et nuire à la réputation de l'entreprise. Il est donc crucial de bien comprendre les implications du devoir de vigilance pour les fournisseurs de pièces auto.
Obligations directes
La principale obligation pour les entreprises est la mise en place d'un plan de vigilance. Ce plan doit permettre d'identifier, de prévenir et d'atténuer les risques liés aux droits humains, à l'environnement et à la bonne gouvernance tout au long de la chaîne d'approvisionnement. Il s'agit d'un processus rigoureux qui nécessite une cartographie précise des risques, une évaluation de leur gravité et de leur probabilité, et la mise en œuvre de mesures adaptées. Ce plan de vigilance doit être dynamique et régulièrement mis à jour en fonction des évolutions de la supply chain et du contexte réglementaire. Les fournisseurs doivent donc mettre en place une veille constante pour s'assurer de la pertinence de leur plan.
- **Cartographie des risques :** Identifier les zones géographiques et les secteurs d'activité les plus à risque au sein de votre chaîne d'approvisionnement. Par exemple, le sourcing de cobalt pour les batteries en République Démocratique du Congo présente un risque élevé de travail des enfants. Il est crucial d'utiliser des outils d'analyse de risques performants pour identifier les zones les plus sensibles.
- **Identification des impacts potentiels :** Évaluer les conséquences potentielles des risques identifiés sur les droits humains, l'environnement et la bonne gouvernance. Cela peut inclure des violations des droits du travail, la pollution des sols et de l'eau, ou des pratiques de corruption. L'évaluation des impacts doit prendre en compte les spécificités de chaque contexte local et les vulnérabilités des populations concernées.
- **Élaboration de mesures de prévention et d'atténuation :** Mettre en place des actions concrètes pour prévenir ou atténuer les risques identifiés. Cela peut passer par des audits réguliers des fournisseurs, la mise en place de programmes de formation, ou la renégociation des contrats. Ces mesures doivent être proportionnées aux risques identifiés et adaptées aux capacités des fournisseurs.
Une communication transparente avec les parties prenantes est également cruciale. Les entreprises doivent informer leurs employés, leurs fournisseurs, les organisations non gouvernementales et les autres parties intéressées de leurs engagements en matière de devoir de vigilance et des mesures qu'elles mettent en œuvre. Cette transparence renforce la confiance et permet d'identifier plus facilement les problèmes potentiels. Elle permet également de mieux anticiper les risques et de réagir plus rapidement en cas de crise. L'engagement des parties prenantes est essentiel pour la réussite du plan de vigilance.
Mécanismes d'alerte et de réclamation
La directive impose également la mise en place de mécanismes d'alerte et de réclamation permettant aux parties prenantes de signaler les violations potentielles des droits humains ou de l'environnement. Ces mécanismes doivent être accessibles, confidentiels et efficaces. Ils doivent permettre aux personnes concernées de signaler les problèmes sans craindre de représailles et de voir leurs préoccupations prises en compte. La mise en place de tels mécanismes contribue à renforcer la transparence et la responsabilité des entreprises.
Un canal de signalement efficace doit garantir l'anonymat des lanceurs d'alerte et assurer que les signalements sont traités de manière impartiale et rapide. Une procédure claire de traitement des alertes doit être définie, incluant une enquête approfondie et la mise en œuvre d'actions correctives si nécessaire. La non-application de mesures correctives suite à un signalement peut entraîner des sanctions importantes. Il est donc essentiel de mettre en place un système de suivi des alertes et de s'assurer de la mise en œuvre effective des actions correctives.
Suivi et évaluation de l'efficacité du plan
Enfin, les entreprises sont tenues de suivre et d'évaluer l'efficacité de leur plan de vigilance. Cela implique de définir des indicateurs clés de performance (KPI) pertinents, de réaliser des audits internes et externes, et de rendre compte régulièrement des progrès réalisés. Le suivi et l'évaluation permettent de s'assurer que le plan de vigilance est mis en œuvre correctement et qu'il atteint ses objectifs. Cette évaluation doit être réalisée de manière indépendante et objective.
Les indicateurs clés de performance peuvent inclure le nombre d'audits réalisés chez les fournisseurs, le nombre de signalements reçus, le nombre d'actions correctives mises en œuvre, ou la réduction des émissions de gaz à effet de serre. L'obligation de rendre compte, souvent via un rapport annuel, permet aux parties prenantes de suivre les performances de l'entreprise en matière de devoir de vigilance et d'exercer une pression pour l'amélioration continue. Ce rapport annuel doit être accessible et compréhensible pour toutes les parties prenantes.
Obligations indirectes (cascading effect)
Au-delà des obligations directes, les fournisseurs de pièces auto subissent un impact indirect important de la directive, principalement via la pression exercée par les donneurs d'ordre, les investisseurs et les consommateurs. Ces pressions se traduisent par des exigences accrues en matière de RSE et de durabilité, et par un risque accru de perte de contrats ou de difficultés d'accès au financement en cas de non-conformité. Ce "cascading effect" oblige les fournisseurs à intégrer le devoir de vigilance dans l'ensemble de leurs activités. La gestion des risques supply chain devient un enjeu central pour les fournisseurs.
Le "cascading effect" est particulièrement visible dans les contrats avec les constructeurs automobiles. Ces derniers intègrent de plus en plus souvent des clauses de devoir de vigilance, imposant aux fournisseurs des obligations de transparence, d'audit et de responsabilité partagée. Ces clauses peuvent prévoir des sanctions financières en cas de non-conformité, voire la rupture du contrat. La négociation de ces clauses est donc cruciale pour les fournisseurs afin de garantir un équilibre des responsabilités.
Demandes croissantes des donneurs d'ordre
Les constructeurs automobiles, soumis eux-mêmes à la directive, reportent une part importante de leurs obligations sur leurs fournisseurs. Ils exigent de plus en plus de preuves de la mise en œuvre d'un plan de vigilance efficace, et réalisent des audits réguliers pour s'assurer du respect de ces exigences. Cette pression est particulièrement forte pour les fournisseurs de premier rang, qui doivent à leur tour exercer une pression similaire sur leurs propres sous-traitants. La mise en place d'une supply chain responsable devient un impératif pour les constructeurs.
L'importance de la conformité est telle que des constructeurs automobiles ont publiquement déclaré qu'ils ne travailleront plus avec des fournisseurs qui ne respectent pas les droits humains ou l'environnement. Cette menace, bien que radicale, illustre la prise de conscience croissante des enjeux liés au devoir de vigilance et la volonté des donneurs d'ordre d'assumer leurs responsabilités. Le risque de réputation et le risque juridique sont de plus en plus pris en compte par les constructeurs automobiles.
Pression des investisseurs et des consommateurs
La pression ne vient pas uniquement des donneurs d'ordre. Les investisseurs, de plus en plus sensibles aux critères ESG, intègrent ces critères dans leurs décisions d'investissement. Une entreprise qui ne respecte pas les droits humains ou l'environnement risque de voir sa valeur boursière diminuer et d'avoir des difficultés à attirer des investissements. Les critères ESG sont devenus un élément déterminant de la performance financière des entreprises.
Les consommateurs sont également de plus en plus informés et exigeants. Ils sont prêts à boycotter les marques qui ne respectent pas leurs engagements en matière de RSE, et à privilégier les produits fabriqués de manière éthique et durable. En 2023, **65%** des consommateurs ont déclaré qu'ils étaient prêts à payer plus cher pour un produit respectueux de l'environnement, et **55%** pour un produit fabriqué dans des conditions de travail décentes. Les marques doivent donc adapter leur communication et leurs pratiques pour répondre aux attentes des consommateurs.
Difficultés d'accès au financement
Le non-respect du devoir de vigilance peut également avoir des conséquences sur l'accès au financement. Les banques et les investisseurs intègrent de plus en plus des critères ESG dans leurs décisions de prêt et d'investissement. Une entreprise qui ne peut pas démontrer son engagement en matière de RSE risque de se voir refuser des prêts ou des investissements, ce qui peut entraver sa croissance et son développement. Le financement durable est devenu un enjeu majeur pour les entreprises.
Plusieurs banques, dont la **Banque Européenne d'Investissement (BEI)**, ont annoncé qu'elles ne financeraient plus les projets qui présentent un risque élevé de violation des droits humains ou de dégradation de l'environnement. Cette tendance devrait s'accentuer dans les années à venir, rendant la conformité au devoir de vigilance indispensable pour assurer l'accès au financement. Les institutions financières mettent en place des politiques de plus en plus strictes en matière de RSE.
Défis concrets pour les fournisseurs de pièces auto (PME/ETI)
Si la directive devoir de vigilance est une nécessité pour garantir une supply chain plus responsable, sa mise en œuvre représente un défi de taille pour les fournisseurs de pièces auto, en particulier les PME et les ETI. Ces entreprises, souvent moins bien équipées que les grands groupes, doivent faire face à des difficultés spécifiques liées au manque de ressources, à la complexité de la supply chain et au coût de la mise en conformité. La gestion des risques et la conformité peuvent représenter un fardeau important pour les PME/ETI.
Manque de ressources et d'expertise
La mise en place d'un plan de vigilance efficace nécessite des ressources financières et humaines importantes. Les PME et les ETI ont souvent du mal à mobiliser ces ressources, car elles doivent faire face à d'autres priorités, comme la gestion de la production, la commercialisation et la recherche de nouveaux marchés. Elles manquent également souvent d'expertise en matière de RSE et de devoir de vigilance, ce qui rend la mise en œuvre du plan encore plus difficile. La formation du personnel et l'accompagnement par des experts sont essentiels pour surmonter ces difficultés.
- **Difficulté à recruter du personnel qualifié :** Les PME et les ETI ont souvent du mal à attirer des experts en RSE, car ces derniers sont très demandés et les salaires proposés sont souvent moins attractifs que ceux des grands groupes. La création de partenariats avec des écoles et des universités peut faciliter le recrutement.
- **Besoin de formation et d'accompagnement :** Les employés des PME et des ETI ont besoin de formation et d'accompagnement pour comprendre les enjeux du devoir de vigilance et mettre en œuvre les mesures nécessaires. Il existe de nombreuses formations et certifications en matière de RSE et de devoir de vigilance.
- **Manque de temps et de disponibilité :** Les dirigeants et les employés des PME et des ETI sont souvent très occupés par les tâches opérationnelles et ont peu de temps à consacrer à la mise en œuvre du plan de vigilance. La délégation de certaines tâches à des experts externes peut être une solution efficace.
Un programme de formation adéquat, combiné à l'expertise d'un consultant spécialisé, peut permettre aux PME et ETI de surmonter ces difficultés et de mettre en place un plan de vigilance adapté à leur taille et à leurs ressources. L'investissement dans la formation et l'accompagnement est un facteur clé de succès.
Complexité de la supply chain et manque de transparence
La supply chain automobile est particulièrement complexe, avec de nombreux intermédiaires et une étendue géographique souvent très large. Cette complexité rend difficile la remontée d'information le long de la chaîne d'approvisionnement, en particulier dans les pays à risque. Les fournisseurs ont souvent du mal à identifier les risques potentiels et à s'assurer que leurs sous-traitants respectent les droits humains et l'environnement. La traçabilité des produits et des matières premières est un défi majeur.
Le manque de transparence est un autre défi important. Les fournisseurs ont souvent peu d'informations sur les pratiques de leurs sous-traitants, ce qui rend difficile l'évaluation des risques et la mise en œuvre de mesures correctives. La traçabilité des matières premières est également un problème, car il est souvent difficile de déterminer l'origine des matières premières utilisées dans la fabrication des pièces auto. L'utilisation de technologies comme la blockchain peut améliorer la traçabilité et la transparence.
Coût de la mise en conformité
La mise en conformité avec la directive devoir de vigilance représente un investissement important pour les fournisseurs de pièces auto. Cet investissement comprend les coûts liés à la mise en place du plan de vigilance, à la réalisation d'audits chez les fournisseurs, à la mise en œuvre d'actions correctives, et à la formation du personnel. Ces coûts peuvent être particulièrement difficiles à supporter pour les PME et les ETI, qui ont souvent des marges bénéficiaires faibles. La recherche de financements et la mutualisation des coûts sont des pistes à explorer.
L'impact sur les prix de revient des pièces auto est une autre préoccupation. La mise en conformité peut entraîner une augmentation des coûts de production, ce qui peut rendre les fournisseurs moins compétitifs sur le marché. Il est donc important de trouver un équilibre entre la mise en conformité et la maîtrise des coûts. L'innovation et l'optimisation des processus peuvent contribuer à réduire les coûts de conformité.
Concurrence avec les fournisseurs Non-Conformes
La concurrence avec les fournisseurs non-conformes est un autre défi important pour les fournisseurs de pièces auto. Certains fournisseurs, notamment dans les pays à risque, peuvent choisir de ne pas respecter les exigences du devoir de vigilance afin de réduire leurs coûts et de gagner des parts de marché. Cette situation crée une distorsion de la concurrence, car les fournisseurs conformes doivent supporter des coûts plus élevés que les fournisseurs non-conformes. La lutte contre la concurrence déloyale est un enjeu majeur pour les fournisseurs.
Il est donc important de mettre en place des mécanismes de contrôle et de sanction pour dissuader les fournisseurs de ne pas respecter leurs obligations. La collaboration entre les entreprises, les États et les organisations non gouvernementales est essentielle pour lutter contre la concurrence déloyale et garantir une supply chain plus responsable. La création de labels et de certifications peut aider à identifier les fournisseurs conformes.
Difficulté à évaluer et gérer les risques dans les pays à risque
L'évaluation et la gestion des risques dans les pays à risque présentent des difficultés spécifiques. Les barrières linguistiques et culturelles, la corruption et le manque de transparence rendent difficile l'obtention d'informations fiables sur les pratiques des fournisseurs et la mise en œuvre de mesures correctives efficaces. La collaboration avec des experts locaux et des organisations non gouvernementales est essentielle pour surmonter ces difficultés.
Il est donc important de s'appuyer sur des experts locaux et de travailler en partenariat avec des organisations non gouvernementales pour mieux comprendre les risques et mettre en place des actions adaptées. La collaboration avec les autorités locales est également essentielle pour garantir le respect des droits humains et de l'environnement. La mise en place de programmes de formation et de sensibilisation peut également contribuer à améliorer la situation.
Opportunités et bonnes pratiques
Si la directive devoir de vigilance représente un défi pour les fournisseurs de pièces auto, elle offre également des opportunités importantes. En se conformant à la directive, les fournisseurs peuvent améliorer leur réputation et leur image de marque, se différencier de la concurrence, innover et gagner en efficacité, et renforcer leurs relations avec leurs fournisseurs. L'adoption d'une approche proactive du devoir de vigilance peut se traduire par des avantages concurrentiels significatifs.
Une approche proactive du devoir de vigilance peut transformer une contrainte réglementaire en un avantage concurrentiel durable. En investissant dans la RSE et la conformité, les entreprises peuvent se positionner comme des leaders dans leur secteur et attirer les clients, les investisseurs et les employés les plus talentueux.
Amélioration de la réputation et de l'image de marque
En communiquant sur leurs engagements en matière de RSE, les fournisseurs peuvent améliorer leur réputation et leur image de marque auprès des clients, des investisseurs et des consommateurs. La transparence et l'engagement en faveur du respect des droits humains et de l'environnement sont de plus en plus valorisés par les parties prenantes, ce qui peut se traduire par une augmentation des ventes, une amélioration de la valeur boursière et une plus grande facilité d'accès au financement. Une communication transparente et authentique est essentielle pour gagner la confiance des parties prenantes.
Une communication efficace sur les actions mises en œuvre pour prévenir les risques peut également renforcer la confiance des clients et des investisseurs, et réduire le risque de crises réputationnelles. La mise en place d'un système de gestion de crise permet de réagir rapidement et efficacement en cas de problème. La communication doit être adaptée aux différents publics cibles.
Différenciation concurrentielle
En se positionnant comme un fournisseur responsable et fiable, les entreprises peuvent se différencier de la concurrence et gagner des parts de marché. La conformité au devoir de vigilance est de plus en plus considérée comme un critère de sélection important par les constructeurs automobiles et les autres donneurs d'ordre. La mise en place d'une politique d'achats responsables peut contribuer à améliorer la performance RSE de l'entreprise.
L'obtention de certifications RSE, telles que **ISO 26000** ou **Ecovadis**, peut également renforcer la crédibilité de l'entreprise et lui permettre de se démarquer de la concurrence. En 2024, **75%** des constructeurs automobiles exigeront une certification RSE de leurs fournisseurs, selon une étude de **McKinsey**. La certification RSE est un atout majeur pour les fournisseurs de pièces auto.
Innovation et efficacité
La mise en œuvre du devoir de vigilance peut inciter les fournisseurs à identifier de nouvelles sources d'approvisionnement plus durables, à optimiser leurs processus de production pour réduire leurs impacts environnementaux, et à innover pour développer des produits plus respectueux de l'environnement. Cette démarche peut se traduire par une réduction des coûts, une amélioration de la qualité et une augmentation de la compétitivité. L'investissement dans la recherche et le développement est essentiel pour stimuler l'innovation.
- **Recherche de matériaux alternatifs :** Explorer l'utilisation de matériaux recyclés, biosourcés ou plus durables pour réduire les impacts environnementaux de la production. L'économie circulaire et le recyclage des déchets sont des pistes à explorer.
- **Optimisation des processus de production :** Mettre en place des pratiques de production plus efficaces pour réduire la consommation d'énergie, la production de déchets et les émissions de gaz à effet de serre. La mise en place d'un système de management environnemental (ISO 14001) peut aider à atteindre ces objectifs.
- **Développement de produits innovants :** Concevoir des produits plus durables, plus performants et plus respectueux de l'environnement pour répondre aux attentes des consommateurs. L'écoconception est une approche prometteuse pour réduire les impacts environnementaux des produits.
L'innovation et l'efficacité sont des leviers importants pour transformer une contrainte réglementaire en une opportunité de croissance et de développement durable. La collaboration avec des partenaires et des experts peut faciliter l'innovation.
Renforcement des relations avec les fournisseurs
La mise en œuvre du devoir de vigilance peut également contribuer à renforcer les relations avec les fournisseurs. En développant des partenariats à long terme basés sur la confiance et la transparence, et en accompagnant les fournisseurs dans leur démarche de mise en conformité, les entreprises peuvent créer une supply chain plus résiliente et plus responsable. La mise en place d'un code de conduite des fournisseurs peut aider à définir les attentes et les exigences.
Le dialogue et la collaboration avec les fournisseurs permettent d'identifier plus facilement les risques potentiels, de mettre en place des actions correctives efficaces, et de créer une culture de la RSE tout au long de la chaîne d'approvisionnement. La mise en place d'un système d'évaluation des performances RSE des fournisseurs peut encourager l'amélioration continue.
Exemples de bonnes pratiques
Plusieurs entreprises ont déjà mis en place des plans de vigilance efficaces et peuvent servir d'exemple pour les autres fournisseurs de pièces auto. Ces entreprises ont mis en œuvre des initiatives collectives pour partager les coûts et les connaissances, utilisé des technologies innovantes pour améliorer la traçabilité et la transparence, et pris des engagements concrets pour respecter les droits humains et l'environnement. L'apprentissage par les pairs et le partage d'expériences sont des outils précieux.
La collaboration sectorielle est un levier important pour accélérer la mise en conformité avec la directive devoir de vigilance. Les entreprises peuvent se regrouper au sein d'associations professionnelles ou de plateformes collaboratives pour partager les bonnes pratiques, mutualiser les coûts et exercer une pression collective sur les fournisseurs. La participation à des initiatives sectorielles peut renforcer la crédibilité de l'entreprise.
Outils et ressources utiles pour les fournisseurs
Pour accompagner les fournisseurs de pièces auto dans leur démarche de mise en conformité, de nombreux outils et ressources sont disponibles. Ces outils comprennent des organismes d'accompagnement, des plateformes et des logiciels, des guides et des normes, et des aides financières et des subventions. Il est important de bien identifier les outils et les ressources les plus adaptés aux besoins de l'entreprise.
Organismes d'accompagnement
Plusieurs organismes, publics et privés, proposent des formations, des audits et des conseils en matière de devoir de vigilance. Ces organismes peuvent aider les entreprises à comprendre les exigences de la directive, à identifier les risques potentiels, à mettre en place un plan de vigilance efficace, et à suivre et évaluer les résultats. L'accompagnement par des experts peut faciliter la mise en œuvre du devoir de vigilance.
Les Chambres de Commerce et d'Industrie (CCI), les agences de développement, et les cabinets de conseil spécialisés sont autant d'acteurs qui peuvent accompagner les entreprises dans leur démarche de mise en conformité. Le choix de l'organisme d'accompagnement doit être basé sur les besoins spécifiques de l'entreprise.
Plateformes et logiciels
Des plateformes et des logiciels permettent de cartographier les risques, de gérer les alertes et de suivre les actions correctives. Ces outils peuvent automatiser certaines tâches, faciliter la communication avec les fournisseurs, et améliorer la transparence de la supply chain. L'utilisation de technologies innovantes peut améliorer l'efficacité du plan de vigilance.
Les logiciels de gestion de la supply chain intégrant des fonctionnalités RSE, les plateformes d'évaluation des fournisseurs, et les outils de traçabilité des matières premières sont autant de solutions technologiques qui peuvent aider les entreprises à se conformer à la directive. Le choix de la plateforme ou du logiciel doit être basé sur les fonctionnalités offertes et les besoins de l'entreprise.
Guides et normes
Des guides et des normes fournissent des recommandations et des bonnes pratiques pour la mise en œuvre du devoir de vigilance. Ces guides et normes sont élaborés par des organisations internationales, telles que l'OCDE et l'ONU, et par des associations professionnelles. La connaissance des guides et des normes est essentielle pour la mise en œuvre du devoir de vigilance.
La norme ISO 26000, le guide de l'OCDE sur le devoir de diligence pour une conduite responsable des entreprises, et les principes directeurs de l'ONU relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme sont autant de références utiles pour les entreprises. La mise en œuvre de ces recommandations peut contribuer à améliorer la performance RSE de l'entreprise.
Aides financières et subventions
Des dispositifs d'aide financière et des subventions sont disponibles pour les entreprises souhaitant mettre en œuvre un plan de vigilance. Ces aides peuvent prendre la forme de prêts à taux préférentiels, de subventions à l'investissement, ou de crédits d'impôt. La recherche de financements est un élément important de la mise en œuvre du devoir de vigilance.
Les dispositifs d'aide à la RSE proposés par les régions, les départements, et l'État sont autant de sources de financement potentielles pour les entreprises. La constitution d'un dossier de demande d'aide financière nécessite une préparation minutieuse.
La directive devoir de vigilance représente une transformation profonde du paysage de la responsabilité des entreprises, et son impact sur les fournisseurs de pièces auto est loin d'être négligeable. Les défis sont nombreux, mais les opportunités sont également importantes. En se conformant à la directive, les fournisseurs peuvent améliorer leur réputation et leur image de marque, se différencier de la concurrence, innover et gagner en efficacité, et renforcer leurs relations avec leurs fournisseurs. L'avenir du secteur automobile passe par une supply chain plus durable et responsable, et les fournisseurs de pièces auto ont un rôle clé à jouer dans cette transition. En 2025, le marché des pièces auto durables devrait atteindre **100 milliards d'euros**, selon une étude de **Allianz Trade**.